Extrait de VIVRE Express – Été 2016
Fraichement sorti en librairie, « Crème glacée et dépaysement » publié chez les Éditeurs Réunis est le septième roman d’Annie Dubreuil à se retrouver sur les tablettes depuis 2014. Économiste de profession, on pourrait lui attribuer une plus grande aisance avec les chiffres qu’avec les mots. Et pourtant !
Vous provenez d’un milieu très cartésien qui doit laisser peu de place à la folie entourant la création. Comment expliquez-vous cet intérêt pour l’écriture?
En effet, le métier d’économiste, en tant que tel, laisse peu de place pour les grands élans créatifs. Dans le quotidien, on jongle avec le concret. Malgré mon côté très rationnel, je suis une personne avec un sens de l’observation très aiguisé et une imagination fertile. J’aime inventer une vie aux gens qui croisent mon chemin. Pendant les périodes difficiles du point de vue de la santé, l’écriture me permet de vivre des aventures en parallèle et de prendre une pause de la réalité.
Quel est l’élément déclencheur qui vous a amenée à tenter votre chance dans le milieu littéraire ?
Depuis mes années universitaires, je rêvais d’écrire pour les enfants. Prise en sandwich entre le travail, les obligations et les traitements, j’étais à court de temps et je repoussais le projet. Puis, le jour où je me suis retrouvée en attente de greffe, j’ai eu l’impression que tout s’était arrêté. Je passais maintenant mes journées à faire des traitements sans toutefois avoir l’impression de maximiser mon temps. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de me mettre derrière mon clavier pendant les heures passées à faire des intraveineux et des aérosols, d’écrire des histoires pour me changer les idées et de mener à terme un projet tangible. Mon premier roman a reçu de bons commentaires de plusieurs maisons d’édition. Ça m’a encouragé à poursuivre dans le milieu.
« Crème glacée et dépaysement » est le deuxième tome d’une série qui se déroule dans une laiterie. Pouvez-vous nous en parler un peu?
La série Crème glacée est en fait de la « chick lit ». Il s’agit d’un type de littérature dans lequel les romans reconnus pour être légers et humoristiques et pour s’adresser principalement aux femmes. Dans cette suite, on retrouve nos quatre mêmes héroïnes six mois après les avoir laissés à la fin du dernier épisode. Les souvenirs du dernier party de Noël enterrés, la vie continue pour chacune d’elle. Annabelle, la plus jeune du groupe, a quitté l’entreprise afin de travailler pour le Crazy Horse de Paris afin d’y poursuivre son rêve de devenir danseuse professionnelle. Louise, Dominique et Yolanda décident de plier bagage et d’aller la rejoindre pour vivre un voyage de filles des plus mémorable dans la Ville Lumière. Évidemment, ces vacances ne seront pas de tout repos et certaines illusions seront brisées en cours de route.
D’où vous est venue l’idée de mettre la crème glacée en premier plan?
Plusieurs raisons ont expliqué ce choix. En premier lieu, j’avais envie de mettre en scène des gens ordinaires. Faire évoluer mes personnages dans une usine m’a semblé tout naturel. Pour ce qui est de la crème glacée, c’est encore plus simple : je suis une gourmande et les desserts glacés sont un de mes vices. Si la FK a un seul point positif, c’est bien qu’elle m’a permis de me laisser aller la cuillère allègrement dans la bonne glace très longtemps. Depuis la greffe, j’essaie de ralentir !
Avez-vous un parfum préféré?
Définitivement litchi et gingembre de la marque HaägenDazs. Malheureusement, la compagnie n’en produit plus. Je prends maintenant ma revanche avec la Cherry Garcia de Ben and Jerry’s!
La série présente des histoires délicieusement drôles et s’adresse à des lectrices gourmandes. Crème glacée et désenchantement et Crème glacée et dépaysement sont disponibles dans toutes les librairies de la province. Bonne lecture!