Psychologie – L’anxiété et la fibrose kystique
La fibrose kystique est la maladie génétique mortelle la plus courante parmi la population caucasienne et 70 000 personnes à travers le monde en seraient atteintes (Hayes et al., 2011). Depuis les dernières décennies, le progrès considérable des connaissances et les traitements interdisciplinaires de la fibrose kystique font en sorte que la qualité et l’espérance de vie sont en constante augmentation. Néanmoins, des difficultés et de nouveaux besoins d’intervention ont émergé concernant l’adaptation à cette maladie grave et chronique (Glasscoe et Quittner, 2008).
Les principales perturbations qu’engendre la fibrose kystique, tant chez les enfants que chez les adultes, concernent le fonctionnement physique (p. ex. difficulté à pratiquer certaines activités physiques), les aspects émotionnels (p. ex. se sentir triste, inutile, seul, nerveux, irritable), l’énergie (p. ex. se sentir fatigué, faible) et la dimension sociale (p. ex. limitations dans les sorties) (Henry et al., 2003). Les diagnostics psychologiques les plus courants chez les enfants et les jeunes adolescents sont l’anxiété et le trouble oppositionnel, tandis que chez les individus de plus de 16 ans, ce sont l’anxiété et la dépression (Pearson, Pumariega et Seilheimer, 1991).
L’intensité de ces états psychologiques influence, à son tour, la perception positive de la condition phy- sique, la qualité du fonctionnement respiratoire, le niveau d’énergie, le bien-être émotionnel et la satis- faction dans la sphère sociale (Havermans, Colpaert et Dupont, 2008). Dans cet article, nous discuterons spécifiquement de l’anxiété en abordant ses manifestations, ses déterminants et ses traitements.
Manifestations de l’anxiété
L’anxiété est un état psychologique et physiologique où les pensées sont orientées vers une appréhension du futur. L’intolérance à l’incertitude envers ce qui pourrait arriver serait au cœur de l’anxiété et un sentiment subjectif de menace ou d’impuissance devant les événements futurs est ressenti.
Elle se distingue de la peur qui, elle, est une réponse émotionnelle à une menace perçue, dans le présent. Dans le langage populaire, les termes « nervosité», « angoisse» ou « stress» sont souvent utilisés indifféremment pour rendre compte d’une réaction d’excitation, de malaises physiques ou même de situations générant des inquiétudes.
Les manifestations de l’anxiété peuvent être psychologiques (p. ex. inquiétude, crainte, tristesse), comportementales (p. ex. évitement de lieux ou de situations appréhendées comme l’hôpital ou une prise de sang) ou somatiques (voir tableau 1). Les manifestations physiques sont associées à une hyper- activation du système nerveux autonome sympathique. On peut les confondre avec des symptômes de la fibrose kystique ou des effets secondaires des traitements.
Tableau 1. Les symptômes physiques de l’anxiété | |
Hyperventilation | Engourdissements |
Sensation de souffle coupé | Fatigue |
Oppression thoracique | Bouche sèche |
Palpitations | Perte d’appétit |
Étourdissements | Douleurs abdominales |
Maux de tête | Diarrhées |
Nausées | Sudation |
Tensions musculaires | Envie fréquente d’uriner |
Tremblements | Absence de plaisir sexuel |
L’anxiété peut s’avérer normale en cas d’événements
« stressants», comme l’annonce d’une complication médicale ou d’une transplantation pulmonaire. Elle est considérée comme un trouble lorsqu’elle est excessive et persistante, qu’elle nuit au fonctionne- ment ou qu’elle entraîne une souffrance significative. Les différents syndromes anxieux sont décrits dans le tableau 2. En général, un diagnostic de trouble anxieux est posé lorsque les symptômes sont présents pendant au moins six mois, sauf pour le trouble panique et le trouble de stress post-traumatique où la durée minimale est d’un mois.
Les troubles anxieux sont fréquents chez la population générale. Par exemple, le trouble panique serait présent chez 2 à 3 % des adultes et des adolescents, le trouble d’anxiété sociale chez 7 % des enfants et des adultes et le trouble d’anxiété généralisée chez près de 3 % des adultes. On estime que les phobies spécifiques seraient présentes chez 7 à 9 % des adultes et chez 16 % des jeunes de 13 à 17 ans (American Psychiatric Association, 2013). Heureusement, l’anxiété n’est pas toujours un trouble persistant. Les symptômes anxieux, parfois intenses, sont souvent passagers ou présents sur une période définie.
Déterminants médicaux et psychosociaux
Ce que l’on appelle « adaptation» comprend l’en- semble des pensées et des comportements auxquels recourt une personne pour résoudre des problèmes et réduire le stress que ceux-ci génèrent. La perception de la maladie et des ressources disponibles ainsi que les apprentissages issus de l’expérience personnelle ou de celle d’autrui déterminent les capacités d’adaptation d’une personne. L’estime de soi et la perception de contrôle sur sa condition sont égale- ment intimement liées.
L’anxiété prend différentes formes, varie en fonction de l’âge, fluctue selon les événements de la vie et la façon dont ils surviennent. Elle témoigne souvent de capacités d’adaptation dépassées, d’un soutien social insuffisant ou d’une aggravation, réelle ou perçue, de la maladie. Nous aborderons ici les facteurs qui influencent son apparition, son maintien et sa résolution.
Chez les enfants
Les problèmes de comportement chez les enfants qui ont la fibrose kystique sont la plupart du temps en lien avec leur perception de la maladie, le suivi des traitements, le sentiment d’être différent, le sou- tien reçu et les états émotionnels comme la peur, l’anxiété ou la dépression (Duff, 2001).
Sur le plan développemental, les enfants d’âge scolaire apprennent à renforcer leur sens de l’autonomie afin de construire une estime de soi positive et d’établir des relations avec les pairs (Duff, 2001). Le développement des capacités d’adaptation d’un enfant à sa maladie implique qu’il ait la perception d’être efficace dans ce qu’il fait et qu’il ait un sentiment de contrôle (Thompson et al., 1998).
Le développement cognitif des enfants leur permet principalement de conceptualiser ce qui est concret. Les enfants qui ont la fibrose kystique ont ainsi une compréhension concrète de leur maladie, dans l’ici et le maintenant, et s’adaptent en conséquence; ils sont particulièrement conscients des contraintes physiques de la maladie et sont susceptibles de réagir fortement aux restrictions que leur condition de santé leur impose (Pearson, Pumariega et Seilheimer, 1991). Ils se perçoivent souvent comme étant différents des autres et ils peuvent être sensibles au regard d’autrui sur leurs symptômes ou leurs traitements (Duff, 2001).
HISTOIRE DE CAS
Les maladies imaginaires
Chloé est atteinte de fibrose kystique. Elle a 33 ans et est en couple depuis un an. Elle se dit anxieuse de nature, comme le reste de sa famille, d’ailleurs. Elle a commencé des études universitaires en communication. Bien qu’elle adore son domaine d’études, la rentrée scolaire est difficile. Elle ressent beaucoup de pression. Une de ses amies atteinte de fibrose kystique est décédée cet été. Sa tante préférée a appris qu’elle avait un cancer du pancréas.
Depuis quelques mois, elle se sent moins bien. Sa respiration est parfois plus laborieuse. Pourtant, sa fonction pulmonaire n’est pas détériorée. Chloé a parfois mal au ventre. Elle a pensé qu’elle avait un cancer, comme celui de sa tante. En présence d’étourdissements et de maux de tête, elle craignait une tumeur cérébrale. En fait, les préoccupations d’avoir une maladie grave sont devenues de plus en plus envahissantes. Elle est inca- pable de ne pas y penser. Elle retient parfois sa respiration pour observer son corps. Elle fait des recherches prolongées sur Internet sur les symptômes qu’elle ressent. Elle dort moins bien, manque d’appétit et a cessé de fréquenter son club de badminton. Elle pense que son copain devrait la laisser. Elle a de la peine.
Après une évaluation médicale soignée, aucune investigation supplémentaire n’est proposée. L’équipe médi- cale se fait rassurante. Chloé accepte de faire l’essai d’un antidépresseur. L’anxiété diminue et le sommeil s’améliore. Bien qu’elle ressente encore des tensions et des engourdissements aux bras ou aux jambes, elle reconnaît que ce sont peut-être des sensations normales. Elle leur accorde moins d’attention. Elle connaît maintenant les manifestations physiques de l’anxiété. Son trimestre s’est bien terminé. Elle a repris le badminton. Elle prend des « vacances » de ses inquiétudes pour passer du bon temps avec son copain.
Tableau 2. Les troubles mentaux associés à l’anxiété (DSM-5) | |
Troubles anxieux | Description clinique sommaire |
Trouble panique |
Attaques de panique, inattendues et récurrentes, suivies de préoccupations persistantes d’en faire de nouvelles ou changement de comportement en relation avec ces attaques Attaque de panique : poussée abrupte de peur ou d’inconfort physique intense |
Trouble d’anxiété généralisée |
Anxiété excessive sur de nombreuses situations ou activités avec une grande difficulté à contrôler les inquiétudes |
Phobie spécifique |
Peur excessive ou anxiété associée à un objet ou une situation spécifique (ex. : recevoir une injection, voir du sang, prendre l’avion, les araignées, etc.) |
Trouble d’anxiété sociale (phobie sociale) |
Crainte marquée et disproportionnée de se retrouver dans une situation sociale où l’on pourrait être exposé au regard des autres |
Trouble d’anxiété de séparation |
Crainte excessive associée à la séparation, réelle ou anticipée, de la maison ou des figures d’attachement importantes |
Trouble d’adaptation avec humeur anxieuse |
Anxiété marquée et disproportionnée en réaction à un événement stressant survenu il y a moins de 3 mois |
Trouble de stress aigu (< 1 mois) Trouble de stress post-traumatique (> 1 mois) |
Après un événement traumatique où la vie était menacée, présence de souvenirs répétés et intrusifs du trauma, d’évitement de ce qui rappelle le trauma, de pensées ou d’émotions négatives persistantes et d’un état d’alerte marqué |
Trouble de symptôme somatique |
Symptômes physiques (incluant la douleur), souvent multiples, non expliqués par un problème médical, qui causent des inquiétudes envahissantes, persistantes et disproportionnées |
Trouble anxieux relié à la maladie |
Préoccupation d’avoir ou d’acquérir une maladie grave en présence de symptômes physiques légers |
Trouble obsessionnel-compulsif |
Présence d’obsessions et/ou de compulsions, récurrentes et envahissantes (plus d’une heure par jour) Obsessions: pensées, impulsions, images perçues comme intrusives et indésirables Compulsions: comportements ou actes mentaux répétitifs produits pour diminuer l’anxiété |
Trouble d’anxiété induit par une substance ou par un médicament |
Anxiété ou attaques de panique liées aux effets (ou au sevrage) d’une substance (alcool ou drogue) ou d’un médicament |
Trouble d’anxiété dû à une autre affection médicale |
Anxiété ou attaques de panique produites par l’effet physiologique d’un problème de santé physique |
Trouble d’anxiété non spécifié |
Présence significative de symptômes anxieux sans que tous les critères (DSM-5) d’un trouble anxieux spécifique soient rencontrés, incluant le critère de durée
|
Chez les enfants, l’anxiété prend principalement ra- cine dans la perception de la gravité de la maladie ainsi que dans la perte de contrôle sur leur personne et leur environnement immédiat.
Chez les adolescents
À l’adolescence, les enjeux développementaux importants sont l’acquisition de l’indépendance et l’établissement de relations sociales. Le besoin d’in- dépendance vis-à-vis des parents s’accroît, l’identification à d’autres individus est nécessaire pour l’affirmation de l’identité et des relations sociales, et la scolarité ainsi que l’orientation vers un travail occupent une place centrale. Alors que l’adolescent doit prendre des décisions de plus en plus importantes, une maladie, chronique et fatale, associée à des limitations physiques peut affliger différentes facettes de ce stade développemental (p. ex. l’établissement de relations amoureuses, les choix de carrière, etc.) et avoir des répercussions émotionnelles et sociales (Sawyer et al., 1995). Somme toute, les difficultés psychologiques qui sont fréquentes chez les adolescents concernent les difficultés identitaires, le manque d’indépendance, les difficultés relationnelles avec les pairs, la perte d’espoir en l’avenir, les difficultés d’estime de soi et l’anxiété (Duff, 2001).
Par ailleurs, le développement cognitif de l’adolescent fait en sorte qu’il est de plus en plus en mesure de comprendre la portée de sa maladie. Des pré- occupations sur la mort peuvent s’accentuer et des difficultés émotionnelles peuvent émerger. Aussi, en plus des limitations physiques qui font que l’adolescent se sent différent des autres, les parents peuvent avoir de la difficulté à encourager son autonomie et vouloir le surprotéger afin qu’il ne compromette pas sa santé (Duff, 2001). Les besoins d’indépendance, d’autonomie et d’identification aux pairs vont parfois à l’encontre des exigences des traitements.
D’autre part, l’adolescent qui a la fibrose kystique est également soumis aux pressions de la société sur les standards de beauté, ce qui peut engendrer une insatisfaction de son image corporelle. De plus, son estime de soi peut être particulièrement perturbée par les retards de croissance et de puberté, qui sont des signes visibles de différence avec ses pairs et qui ont des répercussions immédiates (Sawyer et al., 1995). Une physionomie plus petite ou un retard de puberté peut engendrer une image corporelle négative, un retrait social, des difficultés d’intimité et même une dépression (Pfeffer, Pfeffer et Hodson, 2003).
À l’adolescence, l’anxiété se cristallise autour du développement de l’identité, de la socialisation et d’une conscience accrue de la fatalité de la maladie.
Dans la famille
Les répercussions émotionnelles de la fibrose kystique touchent ceux qui en souffrent, mais aussi leurs proches (Duff, 2001). Les familles qui prennent soin d’un enfant atteint de fibrose kystique ont de nombreuses inquiétudes pour sa santé, son développement physique, son bien-être psychologique et l’efficacité et l’application adéquate du plan de traitement. Les parents peuvent adopter une attitude surprotectrice, appréhender la perte de leur enfant ou se sentir désespérés face à maladie (Quittner et al., 2008).
De plus, la culpabilité parentale participe à la réponse émotionnelle, particulièrement dans le cas d’un diagnostic tardif. Les parents ont souvent le sentiment qu’ils auraient pu faire quelque chose de plus afin de prévenir ou freiner la progression de la maladie. Cela engendre de la colère, de l’anxiété et parfois une perte de confiance à l’égard des professionnels de la santé.
L’adaptation des parents à la maladie et la façon dont ils expriment leurs émotions ont des répercussions majeures sur la santé de l’enfant, son adaptation à la maladie et son bien-être. L’enfance peut également être une période de latence de la maladie et les difficultés psychologiques peuvent émerger davantage du stress de l’environnement familial que de la maladie elle-même (Duff, 2001). La fratrie peut ressentir de la colère envers l’attention que requiert l’enfant. Ces tensions familiales donnent lieu à des difficultés de communication, une exacerbation du stress et des préoccupations, un isolement social et des difficultés d’adaptation. L’anxiété est contagieuse. Une communication respectueuse et efficace ainsi que la validation des compétences de chaque membre de la famille contribuent à une meilleure adaptation de tous (Pfeffer, Pfeffer et Hodson, 2003).
Chez les adultes
Les adultes atteints de fibrose kystique s’adaptent généralement bien à la maladie et l’apparition des troubles anxieux serait similaire à celle observée chez la population générale. L’adaptation à long terme qu’exige cette maladie chronique jusqu’à l’âge adulte permet de mettre au point des stratégies d’adaptation pour une qualité de vie satisfaisante. La durée ou la gravité de la maladie ne seraient pas associées à de plus grandes difficultés émotionnelles. C’est plutôt la dégradation rapide de l’état de santé après une période stable qui perturberait davantage l’adaptation psychologique (Pfeffer, Pfeffer et Hodson, 2003).
Les adultes ont les capacités nécessaires pour comprendre ce qui est abstrait et tout ce qu’implique leur état de santé précaire, y compris les limitations de certains projets de vie. Cela les oblige souvent à penser à leur fin de vie (Pearson, Pumariega et Seilheimer, 1991). La décision d’avoir ou non des enfants peut être déchirante, puisqu’il peut y avoir une crainte de transmettre cette maladie héréditaire à sa progéniture ou de mourir avant que les enfants grandissent.
Dans la sphère du travail, la personne fibro-kystique peut craindre que le diagnostic de la maladie soit révélé et que l’emploi convoité soit refusé ou que la dynamique change au sein de l’équipe de travail. Avec l’avancée en âge et la progression de la maladie, des inquiétudes pour la nécessité de trouver un équilibre entre la santé et le travail peuvent émerger. Par ailleurs, l’incapacité d’occuper un emploi, ce qui est fréquent chez les personnes fibro-kystiques, peut engendrer une détresse psychologique en portant atteinte au sentiment de valeur personnelle.
Les effets secondaires de la maladie (p. ex. la toux, les expectorations, les nausées et vomissements) peuvent être embarrassants et la crainte qu’ils surviennent ou que se développent des complications de santé peut amener la personne à ne plus fréquenter certains lieux publics, à restreindre ses activités et à s’isoler sociale- ment. Une détérioration de l’état de santé ou la maladie d’une autre personne peuvent conduire un individu à porter une attention exagérée aux sensations physiques ressenties et à nourrir des préoccupations hypocondriaques ou des craintes envahissantes d’avoir une maladie grave. Par ailleurs, la survenue d’événements perçus comme indépendants de sa volonté et qui impliquent un risque pour la santé peut contribuer au développement d’un trouble obsessionnel-compulsif (TOC); la crainte que survienne à nouveau une menace (p. ex. une infection) peut engendrer des ruminations (p. ex. obsessions de contamination) et encourager des comportements visant à diminuer l’anxiété (p. ex. compulsions de lavage).
D’autre part, avec la progression de la maladie et les préoccupations concernant le contrôle de l’état de santé, il n’est pas rare que la sphère sociale soit négligée et que les passe-temps et les activités sociales soient moins satisfaisants (Besier et Goldbeck, 2012). Les traitements, qui ciblent le ralentissement ou la prévention des effets secondaires de la maladie et qui n’ont pas de visée curative, nécessitent une routine quotidienne, sont parfois complexes, prennent du temps et peuvent devenir invalidants et exigeants à mesure que la maladie progresse. À cet égard, plu- sieurs adultes craignent d’être éloignés de la maison et une proportion élevée demeureraient avec leurs parents (Pfeffer, Pfeffer et Hodson, 2003).
HISTOIRE DE CAS
Les fantômes du trauma
Léo a 27 ans. Atteint de fibrose kystique, il habite seul en appartement et travaille dans une épicerie. Il y a quatre mois, en pleine nuit, sa respiration est devenue subitement très laborieuse. Il a été conduit d’urgence à l’hôpital. On a diagnostiqué un pneumothorax (affaissement du poumon). Un drain thoracique a été rapidement posé. La procédure a été douloureuse. Intubé, Léo est demeuré cinq jours aux soins intensifs. Il a de vagues souvenirs des événements. Il a eu l’impression d’avoir été dans un film d’horreur.
Depuis deux jours, Léo est hospitalisé pour le traitement de routine d’une surinfection pulmonaire. Il se sent angoissé. Il sursaute quand on entre dans sa chambre, est très nerveux à chaque prise de sang. Ses douleurs thoraciques sont mal soulagées et son sommeil, fragmenté. Il fait des cauchemars où il se sent prisonnier dans un lit. Il a la gorge nouée d’émotions quand il raconte le récit de sa dernière hospitalisation. Il refuse d’ailleurs d’aller sur l’étage des soins intensifs. Cela lui rappelle trop de mauvais souvenirs. Par contre, il appréhende aussi son congé de l’hôpital et souhaiterait aller chez ses parents pour quelque temps. Il s’inquiète qu’un autre problème pulmonaire grave puisse survenir, qu’il ne puisse réagir à temps et qu’il en meure.
Léo est informé des réactions suscitées par un événement traumatique. Il ne croyait pas qu’un pneumothorax pouvait avoir un impact comme la guerre ou un tremblement de terre. Il prend un somnifère pour quelques jours. Plus reposé, il accepte de parler davantage de ce qui s’est passé. Accompagné et préparé par une psychologue, il fait la visite des soins intensifs à trois reprises. Il a moins peur. Les cauchemars ont disparu. À son congé de l’hôpital, il passe quelques jours chez ses parents puis retourne chez lui, rassuré. Il reprend son travail. Il est plutôt content du suivi que lui propose la psychologue, car il souhaite dompter « les fantômes » des soins intensifs pour être prêt à une éventuelle transplantation pulmonaire
Attaques de panique
Une crise aiguë d’anxiété, communément appelée « attaque de panique», est un moment marqué par un sentiment soudain de grande détresse accompa- gné de sensations physiques qui s’apparentent à un grave malaise (p. ex. sensation d’étouffement, palpitations, douleurs à la poitrine, sueurs, tremblements, étourdissements) et d’intenses craintes (p. ex. peur de devenir fou ou de mourir). La personne en crise peut devenir agitée et complètement désorganisée.
L’état anxieux influence la respiration et vice versa. Les symptômes d’une attaque de panique sur- viennent principalement en raison d’une respiration rapide et thoracique, ce qui restreint le volume respiratoire et engendre une hyperventilation. On assiste alors à une diminution du gaz carbonique (CO2) dans les poumons puis dans le sang et à une diminution de l’afflux de sang oxygéné au cerveau (par constriction des vaisseaux sanguins). Cela provoque des étourdissements, des sentiments de déréalisation (avoir la sensation que ce qui se passe est irréel) ou de dépersonnalisation (avoir des sensations corporelles étranges ou se sentir détaché de son corps).
La maladie pulmonaire est un facteur de risque de développement d’un trouble panique, puisque les difficultés respiratoires et les sensations de « manque d’oxygène» sont fréquentes (Smoller et al., 1996). Les symptômes de l’anxiété et ceux d’une maladie pulmonaire s’apparentent et ne sont pas mutuelle- ment exclusifs. Il n’est pas facile de déterminer s’ils sont attribuables à une complication de la maladie ou à une détresse psychologique. De plus, les symptômes d’anxiété peuvent être causés par des médicaments comme les corticostéroïdes ou les bronchodilatateurs.
La crainte de vivre une nouvelle attaque de panique amène une hypervigilance sur les sensations physiques ressenties. De peur d’induire de nouvelles crises, la personne peut également être portée à éviter les efforts et les situations stressantes. L’arrêt d’activités physiques et l’isolement social ne favorisent certainement pas la santé et le bien-être. L’attention exagérée à sa respiration et les comportements d’évitement entre- tiennent le trouble panique.
Réactions à un trauma
La fibrose kystique est une maladie pulmonaire chronique dont les complications majeures peuvent être létales. La détérioration critique de l’état de santé peut entraîner des symptômes de stress post-traumatique comme les réactions éprouvées par un soldat exposé aux atrocités d’un conflit armé. La personne affectée aura une impression de menace permanente avec des pensées envahissantes et perturbantes de l’événement où elle a cru sa vie en danger. De plus, tout ce qui rappelle l’événement traumatique (p. ex. les endroits où la détresse respiratoire a eu lieu, le récit du séjour aux soins intensifs, l’évaluation des fonctions pulmonaires, etc.) est systématiquement évité pour atténuer un état d’alerte.
Les facteurs de risque d’une réaction de stress post- traumatique après une hospitalisation aux soins intensifs sont l’intensité du bouleversement émotionnel initial, le prolongement du séjour à l’hôpital ou de la ventilation mécanique, les antécédents psycho- logiques ou psychiatriques et le délirium (état confu- sionnel) (Shanmugam et al., 2007).
Évitement
Les stratégies d’adaptation qui permettent de ne pas subir l’inconfort émotionnel d’une situation stressante sont comportementales (p. ex. l’évitement) ou psychologiques (p. ex. la distraction ou le déni). Dans le contexte d’une maladie, l’évitement peut permettre à la personne de mieux fonctionner face à d’autres exigences du quotidien en assurant un retrait temporaire des implications de sa maladie, de son pronostic et des situations qui génèrent de l’anxiété (Wargnies et al., 2002).
L’évitement serait l’une des stratégies d’adaptation privilégiées chez les adolescents et les adultes atteints de fibrose kystique lorsque leur état psycho- logique ne leur permet pas d’intégrer une réalité perçue comme menaçante et indépendante de leur volonté (Wargnies et al., 2002). Une telle stratégie serait adaptative lorsqu’utilisée de manière ponctuelle. Néanmoins, un évitement systématique ne permet pas de « digérer» ce qui est émotionnelle- ment surchargé et ne favorise pas la désensibilisation aux situations anxieuses.
Traitements
Plusieurs facteurs contribuent à une qualité de vie satisfaisante chez les personnes qui ont la fibrose kystique, tous âges confondus: l’absence de douleur ou de complications de santé, une autonomie vis-à-vis des soins personnels, un soutien social adéquat, une intégration réussie des traitements dans la routine quotidienne, l’absence de psychopathologie et l’utilisation de stratégies d’adaptation efficaces (Besier et Goldbeck, 2012).
Pour chaque personne et à chaque étape de la maladie, il existe des stratégies permettant une meilleure adaptation à la maladie et aux difficultés psychologiques qui peuvent survenir. La transplantation pulmonaire constitue un autre défi de santé majeur et une source de grand stress (Duff, 2007). Certains traitements spécialisés peuvent atténuer les niveaux d’anxiété et permettre à une personne de s’outiller pour y faire face.
Tableau 3. Les médicaments couramment utilisés dans le traitement de l’anxiété | ||||
Médicament | Nom commercial | Dose orale (mg/jr) | Avantages | Inconvénients |
Benzodiazépine Lorazépam Oxazépam Alprazolam Clonazépam |
Ativan Sérax Xanax Rivotril |
0,5-8 7,5-120 0,25-4 0,25-4 |
Action rapide, durée d’action courte (lorazépam, oxazépam, alprazolam), durée d’action longue (clonazépam) |
Somnolence, dépression respiratoire, troubles de coordination, troubles de mémoire, potentiel élevé de dépendance |
ISRS Citalopram Escitalopram Sertraline Paroxétine Fluoxétine |
Celexa Cipralex zoloft Paxil Prozac |
10-40 10-20 50-200 20-50 10-80 |
En général bien tolérés, absence de dépendance, prise une fois par jour, dosage facilement ajustable |
Anxiété, nausées, étourdissements, maux de tête, diarrhées diarrhées (surtout en début de traitement), bouche sèche, sudation, parfois fatigue ou insomnie, perturbations fréquentes de la fonction sexuelle, sevrage à l’arrêt brutal |
IRSN Venlafaxine Desvenlafaxine Duloxétine |
Effexor Pristiq Cymbalta |
75-375 50-100 30-60 |
Effets sur la douleur neuropathique, dosage facile (desvenlafaxine) |
Nausées, étourdissements, maux de tête, bouche sèche, parfois fatigue ou insomnie, perturbations de la fonction sexuelle |
Mirtazapine |
Remeron |
15-45 |
Favorise un sommeil de qualité, absence de trouble sexuel |
Somnolence, bouche sèche, gain de poids |
Buspirone |
Buspar |
15-60 |
Bien toléré |
Efficacité discrète, peu d’effet sur le trouble panique |
Antipsychotique Quétiapine |
Seroquel |
12,5-300 |
Dosage flexible, libération prolongée disponible |
Étourdissements, somnolence, hypotension, gain de poids, syndrome métabolique |
Médicament pour la douleur chronique avec effet sur l’anxiété | ||||
Antidépresseur tricyclique Amitriptyline Nortriptyline |
Elavil Aventyl |
5-150 10-75 |
Peu dispendieux |
Étourdissements, somnolence, bouche sèche, constipation, hypotension, prudence pour arythmie cardiaque |
Gabapentine Prégabaline |
Neurontin Lyrica |
100-3600 150-600 |
Bien tolérés |
Étourdissements, somnolence |
Médicament pour l’insomnie | ||||
zolpidem zopiclone |
Imovane Sublinox |
5-15 10-20 |
Favorisent un sommeil de qualité |
Goût amer (zolpidem), somnolence, utilisation à long terme moins recommandée |
Trazodone |
Desyrel |
12,5-200 |
Dosage flexible |
Étourdissements, somnolence, hypotension |
L’anxiété peut être associée à d’autres problèmes de santé comme la dépression (Quittner et al., 2008), la douleur chronique (Hayes et al., 2011) et le trouble déficitaire de l’attention (avec ou sans hyperactivité). Chaque problème ne doit pas être traité de façon isolée. Une prise en charge globale est privilégiée.
Les traitements pharmacologiques
En général, l’anxiété légère à modérée répond bien aux interventions psychologiques. Néanmoins, lorsque son intensité est trop élevée, un usage avisé de médicaments est très utile (Smoller et al., 1996). La diminution des symptômes facilite aussi un meilleur engagement dans les traitements psychologiques. Les difficultés d’accès à des soins psychologiques et la faible motivation ou le malaise des personnes à s’engager dans une thérapie font que la médication est malencontreusement souvent la seule avenue thérapeutique proposée.
Les benzodiazépines sont fréquemment administrées pour soulager à court terme l’anxiété aiguë. Par contre, leur efficacité cache des effets importuns: un potentiel élevé de dépendance ainsi que des perturbations de l’attention et de la mémoire. À doses élevées, elles peuvent nuire aux fonctions respiratoires. Bien que les benzodiazépines facilitent l’endormissement et prolongent la durée du sommeil, elles affectent la qualité du sommeil en diminuant le sommeil profond et en augmentant le sommeil léger. L’usage prolongé des benzodiazépines n’est donc pas recommandé.
Les antidépresseurs sont nettement favorisés pour le traitement à moyen et long terme des troubles anxieux. Leur dosage habituel et leurs caractéristiques sont présentés dans le tableau 3. La buspirone s’avère utile pour traiter l’anxiété généralisée, mais elle est peu efficace pour le trouble panique (Smoller et al., 1996). Certains cliniciens administrent, sur de courtes périodes, des antipsychotiques dits atypiques comme la quétiapine. La prudence est de mise en raison des effets neurologiques (tensions musculaires, tremblements) et métaboliques (prise de poids, hyperglycémie, hypercholestérolémie, etc.) qu’ils entraînent. Certains analgésiques ont des effets bénéfiques à la fois sur la douleur chronique (souvent neuropathique) et sur l’anxiété. Le traite- ment pharmacologique de l’insomnie, intimement associée à l’anxiété, soulage également les tableaux symptomatiques.
Les personnes anxieuses sont souvent sensibles aux effets secondaires des médicaments. Il est recom- mandé de débuter par de faibles doses et de les augmenter lentement, tout en surveillant les effets secondaires. La discussion sur des objectifs de trai- tement facilite la collaboration entre le médecin et la personne aux prises avec de l’anxiété.
Les traitements psychologiques
D’abord, il importe de repérer les éléments qui génèrent de l’anxiété et d’être à l’écoute des réactions physiques, des comportements, des émotions et des pensées associées (Hayes et al., 2011). Une part cruciale du travail thérapeutique vise le développement d’un sentiment de contrôle sur les émotions perturbantes et l’adoption d’une vision plus juste de la réalité.
Une compréhension approfondie de la fibrose kystique, de ses effets et de ses traitements est une étape fondamentale. La psychoéducation consiste à donner de l’information sur la maladie et à conseil- ler avec empathie en permettant l’expression des inquiétudes et des interrogations. En général, elle est donnée par un soignant expert. De l’information pertinente et vulgarisée est également accessible sur les sites internet traitant de fibrose kystique. Les pairs (malades et famille) sont aussi d’excellentes ressources.
Diverses techniques de relaxation sont utilisées pour diminuer les états d’alerte (induits par l’activation du système nerveux autonome) et la détresse émotionnelle. Elles comprennent la relaxation musculaire progressive (technique de Jacobson), la respiration diaphragmatique et l’imagerie mentale. L’entraîne- ment vise à apprivoiser ses sensations physiques et à contrôler les réactions de son corps, pour ainsi mieux interagir avec l’anxiété. Par exemple, l’enseignement d’une technique de respiration lente et abdominale permet de contrer l’hyperventilation.
L’approche cognitive-comportementale permet à la personne d’accroître sa compréhension d’une situation problématique en misant sur les liens entre ses pensées (ses cognitions), ses émotions et ses com- portements. En utilisant des méthodes d’intervention directives comme l’activation comportementale et la désensibilisation, elle permet de développer des aptitudes de résolution de problèmes et des stratégies d’adaptation à diverses situations d’anxiété. Par exemple, l’activation comportementale favorise
la mobilisation et les activités plaisantes pour la personne. Par l’exposition graduelle et soutenue à des situations évitées, la désensibilisation progressive entraîne une diminution de l’anxiété. La restructuration cognitive propose également de réviser ses pensées, les nuancer ou les remplacer par de nouvelles, plus adaptées. La croyance que tout tourne inévitablement de façon négative pour soi (appelée «catastrophisation») est un exemple de ces pensées à abandonner. La personne évalue ainsi l’utilité (et la futilité) de ses inquiétudes et prend une certaine distance par rapport à elles.
L’approche psychodynamique est une forme d’intervention psychologique non directive, centrée sur les conflits psychiques inconscients mis en relation avec les difficultés rencontrées, afin d’obtenir une meilleure compréhension de la situation.
L’approche systémique s’intéresse aux interactions entre les personnes et au sein de leur environne- ment pour résoudre les difficultés et améliorer les capacités d’adaptation. Elle permet une meilleure compréhension des comportements, émotions et pensées d’une personne en relation avec les autres et ce type de thérapie, familiale ou de couple, en- courage les échanges susceptibles de consolider les liens et de faciliter un changement.
Si l’on est moins à l’aise avec une thérapie verbale, basée sur la discussion, d’autres types d’intervention sont disponibles comme l’art thérapie, la musicothérapie, l’acupuncture, la thérapie de pleine conscience, le yoga, la massothérapie, l’activité physique, etc.
Dans le traitement de l’anxiété, les différents types d’intervention sont souvent combinés et jouent des rôles complémentaires. Par ailleurs, le soutien social et la participation des proches aux différentes facettes du traitement sont en général très bénéfiques (Glasscoe et Quittner, 2008). Il n’y a pas de santé sans santé mentale. Autrement dit, la santé physique et la santé mentale agissent en interdépendance et en synergie pour réaliser le bien-être d’une personne.
Sophie Poirier
Ph. D. (c)
Département de psychologie Université du Québec
à Montréal
Nicolas Bergeron, FRCPC
Professeur adjoint
de clinique
Département de psychiatrie Centre hospitalier de
l’Université de Montréal
Montréal (Québec)
Canada
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